100 jours après les explosions, les enfants et les familles affectés continuent d’avoir besoin d’aide

Les enfants et les familles de Beyrouth qui ont été touchés il y a 100 jours par les explosions continuent d’avoir besoin d’aide pour reconstruire leur vie. Tel est le contenu du rapport de l’UNICEF publié aujourd’hui, intitulé «Reprendre pied après la destruction.».

Le cœur de ce soutien se situe dans l’accompagnement psychosocial des enfants et des familles concernés. Il devrait les aider à surmonter les traumatismes qu’ils ont vécus pendant et après les explosions. L’UNICEF a pu atteindre plus de 33 000 personnes, dont 7 200 enfants ainsi que leurs parents et les personnes qui s’occupent d’eux en priorité.

«Le soutien psychosocial apporté aux enfants et aux parents est une étape décisive pour aider les gens à reconstruire leur vie brisée», affirme la directrice d’UNICEF-Liban, Yukie Mokuo. «Les blessures immédiates commencent à guérir, grâce aux gros efforts déployés. Les blessures plus profondes – visibles et invisibles – des enfants et des familles nécessiteront, dans un pays qui traverse actuellement plusieurs situations très difficiles, une solidarité de longue haleine, un investissement important et une aide continue.»

Hussein*, 12 ans, est un enfant qui a bénéficié de ce type de soutien. «J’avais cessé d’utiliser des couleurs dans mes dessins. Après l’explosion, mon monde n’avait plus aucune couleur. L’explosion avait effacé de ma vie toutes les couleurs. Tout a changé», expliquait Hussein qui vit dans le quartier de Karantina, l’un des plus sévèrement touchés. Dix semaines plus tard, après un soutien continu, un semblant de normalité revient lentement dans la vie de Hussein et des autres enfants concernés. «La couleur est revenue dans ma vie», affirme-t-il.

© UNICEF/UNI366052/Choufany
Le monde d'Hussein est sombre peu après l'explosion.
© UNICEF/UN0360085/Choufany
Trois mois plus tard, la couleur est revenue dans la vie de Hussein.

Au cours des 100 jours écoulés, l’aide de l’UNICEF et de ses partenaires a pris les formes suivantes:

  • plus de 7 200 enfants, parents et personnes en charge des enfants ont reçu un soutien psychosocial par le biais d’espaces adaptés aux enfants dans les zones touchées et de rencontres avec des pairs;
     
  • un programme d’urgence de transfert d’argent a été mis en place; il permettra de venir en aide ces prochains mois à 80 000 enfants et personnes menacés;
     
  • plus de 22 000 enfants de moins de 5 ans ont reçu des compléments alimentaires indispensables, à savoir de la vitamine A, des biscuits enrichis de protéines ainsi que des rations alimentaires spéciales;
     
  • l’approvisionnement en eau a été rétabli dans 1 060 bâtiments et 20 765 personnes dans 4 080 foyers en ont bénéficié;
     
  • 4 882 réservoirs d’eau ont été installés, dont 111 dans les trois hôpitaux sévèrement touchés des quartiers de Karantina, Wardiya et Geitaoui;
     
  • des biens humanitaires importants ainsi que des articles de protection et d’hygiène en lien avec le Covid-19 d’une valeur de 3,7 millions de dollars états-uniens ont été délivrés aux partenaires. 80 pour cent du matériel est produit sur place, afin de soutenir l’économie libanaise.
     
  • l’UNICEF et ses partenaires ont pris l’engagement de soutenir la reconstruction de 7 écoles et de contribuer à fournir du mobilier et des équipements à près de 90 écoles;
     
  • plus de 1 800 jeunes ont été associés à des travaux d’aide à la collectivité. Il s’agissait surtout de nettoyage, de tâches de remise en état des logements ainsi que de la préparation et de la distribution de repas aux familles affectées.
     
  • 7 500 mini-kits d’hygiène ont été mis à disposition, y compris du matériel de prévention du Covid-19. Des informations ont été transmises sur la manière de procéder en cas de violence sexuelle ou genrée.

«La réponse de l’UNICEF au cours des 100 derniers jours a sauvé des vies, était rapide et indispensable», déclare Youki Mokuo. «Mais notre travail continue.» La reconstruction de Beyrouth et le soutien à l’effort du peuple libanais représentent une tâche de longue haleine. L’UNICEF et ses partenaires ont aidé des milliers d’enfants et de familles touchés par les explosions, mais les besoins restent immenses, souligne Mokuo. «Nous remercions nos donateurs – les particuliers, les gouvernements, les entreprises – de tout notre cœur. Leurs efforts et leur dévouement nous aident à nous mobiliser pour les enfants, les jeunes et les familles du Liban.»

Jusqu’à maintenant, l’UNICEF a reçu 33 pour cent des 50 millions de dollars états-uniens nécessaires pour satisfaire les besoins des enfants et des familles. Pour toucher davantage d’enfants, de jeunes et de familles, il faut pouvoir assurer une aide durable. Une augmentation des moyens financiers disponibles permettrait à l’UNICEF de réagir encore plus efficacement à quelques-uns des défis accrus dans le domaine de la protection de l’enfant dans l’ensemble du pays. Il est nécessaire aussi de soutenir davantage de familles qui n’ont pas les moyens de payer les prestations de base. Il faut des moyens supplémentaires pour contribuer à la reconstruction d’un plus grand nombre d’écoles. Il y a lieu aussi d’améliorer l’alimentation en eau des ménages dans les zones touchées et d’offrir des possibilités de formation et d’occupation à davantage de jeunes qui travaillent à reconstruire leur ville.

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Jürg Keim
Attaché de presse
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