Les catastrophes naturelles, les conflits et les crises majeurs de ces 10 dernières années – l’aide fournie par l’UNICEF

Jürg Keim
Jürg Keim

Quand les gens doivent fuir de chez eux et perdent tout, quand l’approvisionnement en eau et l’hygiène ne sont plus garantis, quand la population souffre de la faim et que les enfants sont gravement malades, les personnes concernées ont besoin d’une aide humanitaire. D’une aide qui, à l’UNICEF, n’est possible que grâce à des contributions volontaires. Mais pour quelles opérations d’aide d’urgence les Suissesses et les Suisses ainsi que les entreprises et les fondations ont-ils donné de l’argent à UNICEF Suisse et Liechtenstein au cours de la décennie passée et comment ces fonds ont-ils été utilisés? L’article de ce blog s’arrête sur les catastrophes naturelles, les conflits et les crises majeurs de ces dix dernières années.

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Le 11 mai 2015, Amal, 12 ans, regarde de loin sa maison qui a été détruite en avril 2015 dans la ville de Sana’a par des frappes aériennes. © UNICEF/UN018341/Jahaf

Mais pour quelles interventions d’urgence Monsieur et Madame Suisse ainsi que les entreprises et les fondations suisses ont-ils fait en majorité des dons à UNICEF Suisse et Liechtenstein au cours de cette dernière décennie et comment l’UNICEF a-t-elle utilisé tous ces dons?

Les Philippines font partie des dix régions du monde les plus exposées aux catastrophes naturelles. Le 8 novembre 2013, la tempête tropicale Haiyan a détruit les bases de subsistance de six millions d’enfants. Haiyan était l’une des tempêtes les plus dévastatrices de tous les temps. Elle a anéanti des villages, des hôpitaux et des écoles. Les plus touchées étaient les îles de l’archipel des Visayas dans la partie orientale et centrale des Philippines. Des maisons se sont écroulées, des lignes électriques ont été arrachées et les systèmes de communication étaient hors d’usage. Haiyan a fait d’innombrables blessés et a coûté la vie à plusieurs milliers de personnes.

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2 décembre 2013: Apple Joy Agojero, 10 ans, montre où était sa maison. Seule subsiste la cuvette des W-C scellée dans le béton. © UNICEF/UNI154371/Valcarcel Silvela

Au cours des premiers mois après le typhon, l’UNICEF et ses partenaires ont accompli beaucoup de choses: un million de personnes ont été approvisionnées en eau potable, pas loin de 100 000 personnes ont eu accès à des latrines, 83 000 enfants ont été vaccinés contre la rougeole. L’UNICEF a fourni à 470 000 enfants du matériel de jeu et d’étude; 135 000 enfants ont pu fréquenter des écoles provisoires. Après la catastrophe, 128 centres de l’enfance ont été aménagés et 25 000 enfants les fréquentaient de manière régulière. Dans le cadre d’un programme pilote, plus de 15 000 familles particulièrement démunies ont reçu un montant de 80 francs par mois pour se procurer des vivres et reconstruire leur vie.

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5 décembre 2013: Jerick, 6 ans, portant dans un sac du matériel scolaire de l’UNICEF. © UNICEF/UNI157096/Lane

C’était une période très sombre pour le Liberia. Venu du Sierra Leone et de la Guinée, le virus s’est propagé en direction du Sud-Est et du Liberia. L’épidémie est considérée à ce jour comme l’épisode d’Ebola le plus sévère et le plus meurtrier de toute l’histoire de l’humanité. Le Liberia a fermé ses frontières et le gouvernement a décrété la fermeture momentanée de toutes les écoles du pays. Plus de 11 000 personnes ont succombé, dans le monde, à la fièvre mortelle et 4 800 rien qu’au Liberia.

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Le 3 septembre 2014, un chauffeur de taxi libérien transporte une femme malade à destination d’un centre de traitement d’Ebola à Monrovia, la capitale du pays. © UNICEF/UNI172217/Kesner

L’UNICEF intervenait en première ligne pour réagir aux foyers d’Ebola et les endiguer le plus rapidement possible. L’organisation d’aide à l’enfance des Nations Unies distribuait des bouteilles contenant du chlore ainsi que des savons pour le lavage des mains et la désinfection de l’eau dans les foyers. Comme beaucoup de gens ne connaissaient pas la maladie, n’y croyaient pas ou ne savaient pas quoi faire, l’UNICEF a mis sur pied une campagne de sensibilisation et d’information intensive: des collaborateurs et collaboratrices de l’UNICEF distribuaient des feuillets dans la rue ou faisaient du porte à porte pour renseigner les gens sur le virus Ebola. À la radio, des émissions expliquaient au public les risques de contamination et les mesures de prévention. L’UNICEF a poursuivi son travail de conviction auprès des autorités et des guides religieux jusqu’à ce que tous connaissent les faits.

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25 avril 2014: un groupe de commerçants tend la main pour recevoir un exemplaire du flyer contenant des informations cruciales pour combattre Ebola. L’UNICEF est à la tête des mesures de mobilisation sociales pour lutter contre Ebola. © UNICEF/UNI167524/Jallanzo

Le 25 avril et le 12 mai 2015, deux graves séismes ont secoué le Népal. Au total, plus de huit millions de personnes étaient touchées et pas loin de 9 000 personnes ont péri. 600 000 familles se sont trouvées d’un coup sans toit. Dans les zones les plus fortement touchées par la catastrophe, 1,7 million d’enfants avaient besoin d’une aide humanitaire. Des maisons d’habitation, des écoles et des infrastructures essentielles comme les hôpitaux ont été gravement endommagées ou détruites.

Die grössten Naturkatastrophen und Konflikte der letzten 10 Jahre – so half UNICEF
Le 28 avril 2015, ce garçon de 11 ans se tient devant sa maison entièrement détruite à Bhaktapur, une ville de la vallée de Katmandou. Deux de ses proches ont péri lors du grave tremblement de terre. © UNICEF/UNI183743/Chen

En collaboration avec le gouvernement et d’autres organisations partenaires, l’UNICEF a aidé à assurer l’approvisionnement en eau et à procurer des vivres. L’organisation d’aide à l’enfance des Nations Unies a mis à disposition des installations sanitaires ainsi que des tentes et des bâches, entre autres pour les hôpitaux. L’UNICEF a également fourni des équipements médicaux d’urgence, a aménagé des zones d’accueil adaptées aux enfants et les a pourvues de jouets.  1400 salles de classe d’urgence ont été aménagées, ce qui a permis à 135 000 enfants de poursuivre leur scolarité.  L’UNICEF a participé en outre à l’identification des enfants qui avaient été séparés de leurs familles.

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Le 25 mai 2015, deux garçons jouent devant un espace adapté aux enfants soutenu par l’UNICEF dans un camp qui accueille des personnes touchées par le séisme à Charikot, une ville du district de Dolakha, l’épicentre du tremblement de terre du 12 mai. L’UNICEF et ses partenaires mettent en outre à disposition des abris, des produits d’hygiène et des vivres dans les zones du pays affectées par le séisme. © UNICEF/UNI186145/Sokol

Depuis 2015, les habitantes et habitants du Yémen sont touchés par une guerre civile avec des implications internationales. Le Yémen est confronté aujourd’hui à l’une des crises humanitaires les plus étendues au monde: à la fin de 2022, 23,4 millions de personnes - dont près de 13 millions d’enfants - avaient besoin d’aide. 9,2 millions d’enfants n’ont pas d’accès fiable à de l’eau salubre, à des installations sanitaires et à des services d’hygiène. Le pays connaît en outre à intervalles réguliers des flambées de choléra, de rougeoles, de diphtérie et d’autres maladies qui seraient évitables grâce à un vaccin. Au cours des huit années passées, plus de 11 000 enfants ont été tués ou blessés par la guerre – cela représente en moyenne quatre enfants par jour. Plus de 500 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère et luttent pour leur survie. 

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Le 11 mai 2015, Amal, 12 ans, regarde de loin sa maison qui a été détruite en avril 2015 dans la ville de Sana’a par des frappes aériennes. © UNICEF/UN018341/Jahaf

Après huit ans de conflit, les infrastructures de l’État sont en grande partie effondrées; moins de la moitié des établissements de santé fonctionnent encore. Les collaborateurs et collaboratrices de l’UNICEF au Yémen travaillent sans relâche aux côtés de leurs organisations partenaires afin de fournir de l’eau potable, de procurer de l’essence pour le fonctionnement des pompes à eau publiques ou de mettre à disposition des installations sanitaires. En outre, il s’agit aussi de procurer de la nourriture thérapeutique et des vitamines aux enfants atteints de malnutrition. Des équipes mobiles acheminent des vivres, des médicaments et des produits d’hygiène dans les régions difficiles d’accès. Avec le concours du ministère de l’éducation, l’UNICEF essaie de permettre au plus grand nombre d’enfants possible d’avoir accès à un enseignement scolaire.

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Le 9 juin 2022 à Hodeida, Yémen: la petite Ayah, 10 mois, est arrivée avec sa mère du «Bani Jaber Camp », un camp qui accueille les personnes déplacées. Elle est traitée pour son état de malnutrition dans le centre nutritionnel thérapeutique soutenu par l’UNICEF. © UNICEF/UN0671791/Hayyan

En 2015 déjà, les gens ont quitté en masse la République arabe syrienne pour chercher refuge en Europe, un exode qui a atteint son point culminant en 2016. Le conflit armé en Syrie dure depuis bientôt douze ans. Plus de 13,4 millions de personnes - dont 6,1 millions d’enfants - avaient besoin d’une aide humanitaire à la fin de 2022. Sept millions de personnes vivent depuis des années avec leurs familles dans des conditions extrêmement difficiles dans un pays voisin de la Syrie où elles ont cherché refuge – on dénombre 3,1 millions d’enfants.  Les enfants sont les premiers à souffrir des effets de la guerre.  Les filles et les garçons syriens sont nombreux à ne rien connaître d’autre que la guerre et ont dû déjà prendre la fuite à plusieurs reprises. Ils sont épuisés, souvent mal nourris et très réceptifs aux maladies. 
Les besoins en matière d’aide humanitaire ont augmenté de plus d’un quart depuis 2020, une conséquence de la crise économique, de la violence persistante dans le Nord-Ouest et d’autres parties de la Syrie, des déplacements massifs de la population, de la destruction des services publics et du Covid-19. Nonante pour cent de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté. 90 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë et 4,5 millions d’enfants ne vont pas à l’école.

© UNICEF/UN046894/Al-Issa
Le 27 décembre 2016, Hasan, 10 ans, (à droite) accompagné d’un ami va chercher de l’eau comme chaque jour à l’Est de la ville d’Alep pour sa famille dans le quartier de Shakoor.

L’UNICEF s’investit en première ligne pour les enfants et leurs familles en Syrie en leur procurant de l’eau propre, des médicaments, des vaccins contre la polio, des vêtements, des installations sanitaires ou de la nourriture spéciale destinée aux enfants atteints de malnutrition. L’UNICEF offre en outre un soutien psychosocial aux enfants traumatisés et investit de manière substantielle dans la formation scolaire. L’organisation est présente aussi dans les pays voisins et procure l’indispensable aux familles réfugiées venues de Syrie.

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Le 13 novembre 2016, dans la région rurale de Dar'a, en Syrie: les enfants écrivent dans leurs cahiers, réunis dans un local souterrain qui leur sert d’abri et d’école provisoire. Malgré la violence persistante dans tout le pays, les enfants et un personnel enseignant motivé font tout leur possible pour maintenir l’enseignement. © UNICEF/UN041534/anonymous

La situation humanitaire au Soudan du Sud, en Somalie et au Nigeria a empiré de manière dramatique en 2017. Le Soudan du Sud, le plus jeune État de la planète, n’a eu aucun répit: les affrontements armés, la menace d’une crise alimentaire et des maladies dangereuses comme le choléra mettaient en péril la vie de plus de six millions de personnes. Les enfants étaient les premiers à souffrir de la situation nutritionnelle fragile dans le pays. De plus, le conflit s’est étendu au Nigeria. Près de deux millions de personnes avaient besoin d’aide, rien que dans la région du Nord-Est. Filles et garçons couraient le risque d’être recrutés par les rebelles et d’être exploités comme soldats, auteurs d’attentats suicide ou esclaves de guerre. Les filles étaient menacées de viol; de surcroît, on les forçait de manière particulièrement fréquente à commettre des attentats suicide. En Somalie, 6,2 millions de personnes souffraient, selon les estimations, de la sécheresse persistante et de la pénurie alimentaire consécutive.

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11 mai 2017: au cours des mois passés, des milliers de familles - surtout celles issues de l’ethnie des Shilluk - ont été chassées de l’État du Haut-Nil par les affrontements armés et se sont réfugiées dans le village d’Aburoc. Un enfant sud-soudanais prépare un repas pour sa famille. © UNICEF/UN066015/Hatcher-Moore

Les efforts communs suprarégionaux déployés en faveur des trois pays par l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial incluaient la distribution de vivres et d’eau à des milliers de personnes et des mesures de soutien dans les domaines de la formation scolaire, de l’eau et des installations sanitaires. La sécheresse dans la Corne de l’Afrique – dont fait partie la Somalie – a aussi entraîné une hausse des maladies transmises par l’eau. L’UNICEF et le Programme alimentaire mondial se sont employés à intensifier leurs mesures dans les régions accessibles où des millions de vies humaines sont en danger. 

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Le 19 octobre 2017, Maria John boit une ration de lait thérapeutique riche en nutriments et facile à digérer. Une malnutrition aiguë sévère a été diagnostiquée chez la petite fille de 2 ans. Elle reprend des forces dans un centre de stabilisation soutenu par l’UNICEF à l’hôpital pédiatrique Al Sabbah à Djouba. © UNICEF/UN0152183/Gonzalez Farran

Le 28 septembre 2018, l’île indonésienne des Célèbes /Sulawesi a été secouée par un séisme de magnitude 7,4 qui a été suivi par un tsunami avec des vagues pouvant atteindre six mètres de haut. Plus de 2000 personnes n’ont pas survécu à la catastrophe naturelle. Près de 70 000 maisons ont été détruites ou gravement endommagées, plus de 200 000 personnes ont dû quitter leur chez-soi. Selon les estimations, 375 000 enfants continuaient, un mois plus tard, d’avoir de toute urgence besoin d’aide dans la région de l’épicentre. 100 000 filles et garçons nécessitaient un soutien psychosocial pour pouvoir mieux surmonter les événements vécus.

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Le 30 septembre 2018, en Indonésie, Nurul, 15 ans, est évacuée à Palu Ouest, dans la province de Sulawesi central. Après le séisme et le tsunami qui ont frappé les Célèbes le 28 septembre, elle est restée bloquée près de 48 heures dans les décombres de sa maison inondée. © UNICEF/UN0239947/Tirto.id/@Arimacswilander

Près de 5 000 enfants avaient perdu des proches lors de la catastrophe ou avaient été séparés d’eux. L’UNICEF a réagi le plus vite possible et a mis sur pied douze postes dans la zone sinistrée afin d’identifier les enfants qui étaient séparés de leurs familles ou non accompagnés. Ces locaux offraient aussi aux enfants un espace de jeu et de détente sécurisé. La priorité suivante était, pour l’UNICEF, de permettre aux enfants d’être à nouveau scolarisés – une étape importante qui aide à rétablir une certaine normalité au quotidien. En l’espace d’un mois, l’UNICEF avait livré dans la région 200 tentes servant d’écoles, 200 «écoles dans une malle » et 50 «écoles enfantines dans une malle» contenant du matériel d’apprentissage et de jeu. 250 tentes scolaires supplémentaires ont été dressées au cours des semaines suivantes.

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Le 6 octobre 2018, des enfants indonésiens touchés par le séisme et le tsunami jouent avec une équipe soutenue par l’UNICEF, formée à la prise en charge psychologique, dans la tente des services sociaux de la province de Palu (Sulawesi central). © UNICEF/UN0245809/Wilander

Le cyclone Idai avait provoqué le 14 mars 2019 des inondations dramatiques en Afrique australe, à savoir au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe. Le violent cyclone a laissé après son passage 240 000 habitations détruites, des eaux boueuses et plus d’un million d’enfants ayant besoin d’aide. 600 personnes ont perdu la vie en raison du cyclone. La région a subi des inondations étendues. Peu de temps  après Idai, le Mozambique a été balayé par un second cyclone, Kenneth. Quelques semaines plus tard, plus de 500 cas de choléra ont été déclarés.

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Le 21 mars 2019 au Mozambique: les frères et sœurs Francesco se tiennent devant un abri de fortune qu’ils ont construit à Beira. Leur maison a été détruite par le cyclone Idai. Ils n’ont plus de parents. © UNICEF/UN0320888/De Wet

Après la catastrophe dévastatrice, les équipes de l’UNICEF ont travaillé sans relâche. L’eau potable manquait. Les aides ont tout fait pour empêcher des foyers de maladies comme le choléra, car ils peuvent être mortels, particulièrement pour les plus petits. L’UNICEF a installé onze centres de traitement du choléra et a fourni des médicaments. L’organisation d’aide à l’enfance des Nations Unies a livré en outre un million de doses de vaccin et a démarré une campagne de vaccination contre le choléra à large échelle; celle-ci a empêché que le choléra se transforme en épidémie. 

© UNICEF/UN0295302/Oatway
Le 3 avril 2019, à Beira, au Mozambique, un enfant chassé de chez lui par le cyclone Idai, est vacciné contre le choléra. L’UNICEF, l’OMS et leurs partenaires ont installé dans la région affectée, en collaboration avec la direction de la santé de la province, sept centres de traitement du choléra équipés de 500 lits. © UNICEF/UN0295302/Oatway

La pandémie de Covid-19 a chamboulé la vie des enfants et de leurs familles tout autour du globe. Les enfants n’étaient pas touchés en priorité lors de cette épidémie, mais ce sont eux qui en ont payé le prix le plus fort. Le coronavirus s’est répercuté sur tous les domaines de leur vie courante: sur leur formation scolaire, leur santé, leur alimentation et leur bien-être en général. Près de trois ans après le début de la pandémie, les gouvernements – particulièrement ceux des pays à faible revenu - font face à la difficulté de se remettre des conséquences de la pandémie sur le plan économique et social. L’UNICEF a calculé que les progrès obtenus dans le domaine de la formation et de sa qualité avaient reculé au niveau d’il y a 25 ans. Le travail des enfants et les mariages d’enfants ont de nouveau augmenté. Quant à la pauvreté infantile, elle concerne, selon les estimations, 356 millions d’enfants qui vivent dans une extrême pauvreté, et a ainsi atteint en 2022 un nouveau record. 

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Le 28 avril 2021 à New Delhi, des soignants vêtus de leur tenue de protection s’occupent des patients atteints du Covid-19 dans une salle de banquet transformée provisoirement en centre de soins. © UNICEF/UN0452868/Singh/AFP

Dès le début, l’UNICEF s’est employée à réduire les grandes inégalités d’accès aux vaccins contre le Covid-19, aux tests, aux traitements et aux tenues de protection, tout en renforçant en même temps les systèmes de santé et les programmes dans ce domaine. L’UNICEF a également collaboré avec des experts pour mettre à la disposition des responsables des décisions les données, les connaissances et les analyses les plus récentes; il s’agissait également d’offrir aux parents et aux personnes s’occupant d’enfants des instructions fiables et un appui pour que les enfants et leurs familles restent en bonne santé.

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Le 13 juin 2022: l’UNICEF a lancé en collaboration avec le ministère de la santé et le soutien du gouvernement suisse et de la Commission Européenne la troisième vaccination de masse accélérée dans 13 districts de l’Ouganda. © UNICEF/UN0660716/Rutherford

L’Afghanistan est depuis longtemps l’un des endroits les pires de la planète pour un enfant. Après des décennies jalonnées de conflits et de catastrophes naturelles, la crise qui affecte le pays depuis des années s’est aggravée en été 2021. Depuis lors, des millions de personnes ont encore plus besoin de protection et d’une aide humanitaire rapide. La mortalité infantile de ce pays est l’une des plus élevées au monde. Beaucoup d’enfants ont trop peu à manger et certains sont atteints d’une malnutrition si sévère que leur vie est menacée. Des milliers de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays ou ont cherché refuge dans les pays voisins. Ces circonstances ont des conséquences graves pour les enfants: 13 millions de filles et de garçons ont absolument besoin d’une aide humanitaire. Selon les estimations à fin 2022, un million d’enfants – un enfant en bas âge sur deux – seraient atteints d’une malnutrition si grave que leur vie est en danger.

© UNICEF/UN0498792/UNICEF Afghanistan
Ali Mohammad, 35 ans, et sa fille Asma,1an, de Kandahar. Après que sa famille et lui ont été chassés de leur ville d’origine en raison du conflit et de la guerre, ils vivent dans le camp de Haji où ils n’ont pas de chez-soi approprié. Ali Mohammad est actuellement sans emploi. © UNICEF/UN0498792/UNICEF Afghanistan

L’UNICEF est sur place en Afghanistan depuis près de 70 ans sans interruption avec une nombreuse équipe composée de personnes de différente nationalité. Même si la situation sécuritaire actuelle est fragile, l’UNICEF et ses partenaires fournissent une aide étendue. Pour l’année 2023, 1,65 milliard de dollars états-uniens seront nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires de 19 millions de personnes en Afghanistan. Ce sont les besoins humanitaires les plus élevés jamais établis pour un pays.  L’UNICEF fournit ainsi de l’eau potable, procure de la pâte à base d’arachide aux enfants atteints de malnutrition – un produit d’importance vitale – et vaccine les bébés et les enfants en bas âge. L’UNICEF aide en outre à équiper des locaux adaptés aux enfants, des centres nutritionnels ainsi que des écoles et s’emploie à ce que les établissements de santé puissent continuer de fonctionner.

© UNICEF/UN0747721/Naftalin
Le 8 août 2022: Zahra, 7 ans, s’instruit dans la classe du projet éducatif soutenu par l’UNICEF. Afin de garantir à chaque enfant le droit à une éducation, le ministère de l’éducation a conçu une approche alternative de l’apprentissage: l’éducation basée sur la commune. © UNICEF/UN0747721/Naftalin

La situation des enfants en Ukraine est dramatique. Depuis le début de la guerre, ils sont exposés à des frappes ciblant les maisons d’habitation, les hôpitaux et les écoles. Un état d’urgence où filles et garçons craignent pour leur vie. De nombreux enfants ukrainiens ont été blessés et même tués. Mais la majorité des enfants se sont déplacés pour chercher refuge ailleurs en Ukraine ou dans l’un des pays voisins. En novembre 2022, 7,7 millions de réfugiés en provenance de l’Ukraine étaient enregistrés dans l’ensemble de l’Europe. 90 pour cent d’entre eux sont des femmes et des enfants.

© UNICEF/UN0741492/Filippov
Le 16 novembre 2022, à Brigadirovka, dans la région de Kharkiv, où l’accès est possible depuis peu pour l’aide humanitaire. Pour le moment, la famille est en sécurité. Mais elle a dû déjà deux fois fuir la guerre au péril de sa vie. La famille vivait initialement à Louhansk. Pendant des mois, elle a dû régulièrement se réfugier dans une cave car elle ne pouvait pas partir, le village étant en permanence sous le feu de l’artillerie à proximité du front. © UNICEF/UN0741492/Filippov

La situation reste extrêmement compliquée en Ukraine face à l’étendue des situations de détresse et aux affrontements qui perdurent. Selon les estimations pour 2023, 17,6 millions de personnes, dont 3,2 millions d’enfants et 1,6 million de personnes déplacées internes, auront besoin d’une aide humanitaire en Ukraine. L’UNICEF soutient d’une part les établissements de santé ainsi que 11 millions de personnes dans les domaines de l’eau, des installations sanitaires et de l’hygiène. Vraisemblablement, 9,3 millions de personnes auront besoin d’une aide alimentaire et d’un soutien pour la vie courante. Et le besoin de protection est urgent, y compris une aide spéciale et une prise en charge psychosociale pour les enfants et les jeunes non accompagnés ou séparés de leurs proches.

© UNICEF/UN0741479/Filippov
Le 16 novembre 2022, Balakliya. En collaboration avec l’administration locale, l’UNICEF a installé un local de rencontre – un «Spilno spot» qui offre aux enfants un endroit en sécurité pour jouer et bénéficier d’un appui psychosocial. © UNICEF/UN0741479/Filippov

L’Afrique de l’Est fait face à la sécheresse la plus grave de l’histoire récente, après l’absence de quatre saisons des pluies consécutives dans certaines régions de l’Éthiopie, du Kenya et de la Somalie. Actuellement, il semblerait que la cinquième saison des pluies manque elle aussi au rendez-vous. Cette crise a des effets dévastateurs pour la population: rien qu’en Somalie, 7,7 millions de personnes dont 5,1 millions d’enfants auront besoin, selon les estimations, d’une aide humanitaire en 2023 à cause des graves effets de la sécheresse persistante, du conflit, des déplacements de la population et de la pandémie de Covid-19. Près de 6,7 millions de personnes sont touchées par une insécurité alimentaire grave. Les femmes et les enfants qui représentent plus de 80 pour cent parmi le million de personnes chassées par la sécheresse portent le fardeau le plus lourd de la crise.

© UNICEF/UN0742134
19 octobre 2022: un drone survole le camp d personnes déplacées internes «Ladan» à Dollow, en Somalie, où vivent 5000 personnes. © UNICEF/UN0742134

Une aide ciblée est possible: au moyen d’une nourriture spéciale, par exemple la pâte à base d’arachide riche en calories, «Plumpy Nut», qui permet à de jeunes enfants de reprendre rapidement des forces. À long terme, l’UNICEF peut apporter son soutien aux établissements de santé et au personnel médical. L’UNICEF livre aussi de l’eau potable à la population, une mesure essentielle qui protège également contre des maladies potentiellement mortelles. L’UNICEF fournit en outre des produits d’hygiène et des médicaments afin d’endiguer des maladies comme le choléra ou d’autres affections diarrhéiques graves.

© UNICEF/UN0647001/Pouget
Depuis l’installation de ce dispositif pour traiter l’eau, Yer boit tous les jours de l’eau salubre au camp pour réfugiés internes de «Sirmeret», dans la région des NNPS en Éthiopie. «Avant, nous buvions l’eau du lac et avions souvent la diarrhée et des crampes d’estomac. Maintenant, nous ne sommes plus malades,» se réjouit Yer, une fillette de 11 ans. © UNICEF/UN0647001/Pouget