En quoi la pandémie de covid est-elle dangereuse pour les enfants?

L’UNICEF met en garde contre les conséquences négatives de plus en plus importantes de la pandémie de covid-19 pour les enfants. Car la crise du coronavirus a des répercussions sur l’instruction et la formation, la santé, l’alimentation et le bien-être des enfants. 

© UNICEF/UNI330861// Frank Dejongh
Après la réouverture de l‘école, Côte d'Ivoire, le 18 mai 2020.

Dans le rapport en anglais intitulé «Averting a Lost Covid Generation» (Empêcher une génération perdue), le Fonds des Nations Unies pour l‘enfance informe sur les graves conséquences, pour les enfants dans le monde, de la pandémie qui continue de s’étendre. Alors que les symptômes de la maladie sont légers jusqu’à maintenant chez les enfants, le nombre des infections est en hausse. Les conséquences à long terme sur l’instruction et la formation, l’alimentation et le bien-être de toute une génération d’enfants et de jeunes peuvent marquer durablement toute leur vie.

«Durant la pandémie de covid-19, on considère pour l’heure que les enfants ne sont guère affectés par la maladie. Rien n’est moins vrai», a noté Henrietta Fore, la directrice générale de l’UNICEF. «Les enfants peuvent tomber malades et transmettre le virus. Mais ce n’est que le point de l’iceberg en ce qui concerne la pandémie. L’interruption d’aides et de prestations d’importance vitale ainsi que les taux de la pauvreté en hausse représentent les menaces majeures pour les enfants. Plus la crise dure, plus ses conséquences sont graves pour l’instruction et la formation, la santé, l’alimentation et le bien-être des enfants. L’avenir de toute une génération est en péril.»

L’analyse des données provenant de 87 pays pour lesquels des informations appropriées sont disponibles montre qu’au début de novembre, onze pour cent des 25,7 millions d’infections dues au covid-19 concernaient des enfants et des jeunes de moins de 20 ans. Cela signifie qu’une infection due au covid-19 sur neuf touche un enfant ou un jeune. D’autres données probantes, différenciées en fonction de l‘âge, concernant les infections, les décès et les tests seront nécessaires pour mieux saisir les conséquences pour les enfants particulièrement vulnérables et planifier des mesures.

Les enfants peuvent, il est vrai, propager le virus entre eux et le transmettre à d’autres groupes d’âge, mais il existe des preuves solides qui permettent d’affirmer que si l’on respecte les mesures de sécurité essentielles, les avantages du maintien de l’ouverture des écoles l’emportent sur les coûts occasionnés par les fermetures des écoles – c’est ce que dit le rapport de l’UNICEF. Les écoles ne sont pas les vecteurs principaux de la propagation du virus dans les communes. La probabilité d’être contaminés est plus élevée, pour les enfants, hors du contexte scolaire.

L’interruption des soins de santé indispensables et des services sociaux représente la menace la plus grave pour les enfants. Les données recueillies par l’UNICEF dans 140 pays montrent ceci:

  • Un tiers des pays enregistraient un recul du nombre des enfants qui bénéficiaient de prestations médicales telles que vaccins de routine, traitement ambulatoire de maladies infectieuses contagieuses ainsi que d’offres de prise en charge avant, pendant et après la naissance. La raison principale de ce recul est la peur d’une contamination.
  • Dans 135 pays, 40 pour cent d’enfants et de femmes en moins sont touchés par des aides alimentaires et des conseils qualifiés. A la fin d’octobre, 265 millions de filles et de garçons continuaient d’être privés des repas scolaires. Plus de 250 millions d’enfants de moins de cinq ans ne reçoivent pas de comprimés de vitamine A, alors qu’ils sont d’importance vitale.
  • 65 pays font état, comparativement à l’année précédente, d’un recul du nombre des visites à domicile effectuées par des assistantes et assistants sociaux.

Le rapport de l’UNICEF éclaire d’autres faits alarmants:

  • En novembre 2020, 572 millions de filles et de garçons sont touchés par les fermetures d’écoles dans les différents pays – cela représente 33 pour cent de tous les élèves de la planète.
  • En raison de l’interruption de prestations essentielles et de la malnutrition en hausse, deux millions d’enfants supplémentaires pourraient mourir au cours des douze prochains mois et le nombre des enfants morts-nés risque d’augmenter de 200 000.
  • En 2020, on estime en outre que six à sept millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’extrême maigreur ou de malnutrition aiguë, ce qui représente une augmentation de 14 pour cent. Dans les pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud surtout, cela signifie que 10 000 enfants supplémentaires mourront chaque mois.
  • A l’échelle du globe, on estime qu’au milieu de l’année, 150 millions d’enfants étaient affectés par une pauvreté pluridimensionnelle – sans accès à une instruction scolaire, à des soins médicaux, à une nourriture suffisante, à de l’eau propre et à des installations sanitaires.

L‘UNICEF demande aux gouvernements et à leurs partenaires de tout faire pour stopper cette crise et en particulier, de veiller à ce que:

  • Tous les enfants aient la possibilité d’apprendre et que le fossé numérique soit comblé;
  • L’accès à une nourriture suffisante et aux soins de santé soit garanti et que les vaccins soient accessibles à un prix abordable dans le monde entier;
  • La santé psychique des enfants et des jeunes soit soutenue et protégée. Les mauvais traitements, la violence genrée et la négligence que subissent les enfants doivent cesser.
  • L’accès à de l’eau potable propre, à des installations sanitaires et à l’hygiène soit amélioré et que l’on agisse avec détermination contre la destruction de l’environnement et les changements climatiques;
  • La tendance dans le sens d’une hausse de la pauvreté enfantine soit inversée. La réponse apportée aux effets économiques et sociaux de la crise doit être de nature inclusive et ne laisser aucun enfant de côté.
  • L’on renforce la protection et le soutien destinés aux enfants et aux familles qui vivent dans des régions touchées par des conflits et des crises ou qui ont dû quitter leur pays.

«A l’occasion de la Journée des droits de l’enfant, nous appelons à écouter les enfants et à accorder une place prioritaire à leurs besoins», a déclaré Henrietta Fore. «Si nous pensons à l’avenir et tournons nos yeux vers un monde sorti de la pandémie, nous devons penser en tout premier lieu aux enfants.»

Contact pour les médias

Jürg Keim
Attaché de presse
UNICEF Suisse et Liechtenstein
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