Dans le Nord-Est de la Syrie, les enfants continuent d’être en danger

On ne sait pas encore exactement ce que signifie le nouvel accord entre la Turquie et la Russie pour la population civile du Nord-Est de la Syrie. Selon les estimations de l’UNICEF, 70 000 enfants ont dû prendre la fuite – pour beaucoup d’entre eux, ce n’est pas la première fois.

Syria 2019
Partout où les conditions de sécurité le permettent, l’UNICEF et ses partenaires fournissent de l’eau propre (sur la photo, Tell Tamer, le 16 octobre 2019).

© UNICEF/UNI217690/Hasan

Le cessez-le-feu dans le Nord-Est de la Syrie est prolongé de 150 heures, autrement dit de six jours. C’est ce sur quoi la Russie et la Turquie se sont mises d’accord mardi. Durant le délai imparti, les milices kurdes devraient quitter une bande large de 30 kilomètres le long de la frontière avec la Turquie et abandonner leurs positions. Les patrouilles communes turques et russes devraient ensuite assurer la sécurité dans la zone dite de protection.

Il est encore difficile d’évaluer pour l’heure ce que cela signifie pour les milliers de familles qui ont fui la violence au cours des deux dernières semaines. Le premier cessez-le-feu de cinq jours, négocié entre la Turquie et les Etats-Unis, est arrivé à échéance mardi et a été interrompu de manière répétée.

Selon les données les plus récentes des Nations Unies, 160 000 personnes au moins sont en fuite. L’UNICEF estime le nombre des enfants à 70 000. La plupart des familles ont été hébergées par des proches ou des amis, tandis que d’autres ont trouvé refuge dans des camps. Mais là aussi, la situation est précaire: au cours de ces deux dernières semaines, des centaines de familles ont dû être évacuées et mises en sécurité.

Parmi les enfants syriens, beaucoup ne savent pas ce que signifie vivre sans guerre et ont déjà dû fuir à plusieurs reprises. Souvent, ils sont mal nourris et résistent mal aux maladies. Il est donc essentiel qu’ils aient des habits chauds avant le début de l’hiver. Partout où la situation le permet, l’UNICEF met en place l’aide avec ses organisations partenaires:

  • Des camions-citernes fournissent de l’eau potable, les équipes de santé mobiles s’occupent des enfants et des femmes enceintes, les auxiliaires distribuent des aliments riches en protéines, des produits d’hygiène et des habits chauds pour l’hiver.
  • La station de pompage d’Alouk qui fournit de l’eau potable à 400 000 personnes dans la ville de Ras al-Ain et dans la région avoisinante est de nouveau en fonction à cinquante pour cent. L’UNICEF a mis à disposition 16 000 litres de carburant afin de pouvoir faire face aux pannes de courant.
  • A la frontière avec l’Irak, une équipe essaie d’identifier les enfants non accompagnés et de les remettre en contact  avec leurs familles.
  • Dans la ville frontalière de Kamishli qui se trouve en dehors de la zone de protection planifiée, l’UNICEF a stocké de grandes quantités de biens humanitaires: produits d’hygiène, nourriture et vêtements d’hiver.