Deux enfants en bas âge sur trois ont une nourriture malsaine

Un enfant sur trois dans le monde souffre de malnutrition ou d’obésité. Beaucoup d’autres enfants ne s’alimentent pas sainement. Dans un nouveau rapport, l’UNICEF lance un appel aux gouvernements, à l’économie privée et à la société pour qu’ils s’emploient à améliorer l’alimentation des enfants.

Republic of the Congo 2019
© UNICEF/UNI212617/Tremeau

Le nouveau rapport de l’UNICEF intitulé La situation des enfants dans le monde 2019 se focalise sur le thème de la malnutrition sous toutes ses formes : malnutrition aiguë, carences chroniques en nutriments ainsi qu’obésité. Les chiffres que fournit ce rapport ont de quoi inquiéter: à l’échelle du globe, un enfant de cinq ans sur trois au moins souffre de malnutrition ou d’obésité. Près de deux tiers des enfants de moins de 24 mois ne reçoivent pas les nutriments dont ils auraient besoin pour leur développement physique et mental.

«En dépit de tous les progrès d’ordre technologique, culturel et social de ces dernières décennies, nous avons oublié un fait essentiel: quand les enfants se nourrissent mal, ils vivent mal», constate Henrietta Fore, la directrice générale de l’UNICEF. «Nous devons redéfinir ce que nous entendons pas malnutrition ainsi que notre manière d’y réagir.  La question qui se pose, ce n’est pas seulement de donner suffisamment à manger aux enfants; il faut avant tout que les aliments ingérés soient les bons.»

Le rapport intitulé «La situation des enfants dans le monde 2019: Enfants, nourriture et nutrition» a été publié à la veille du 16 octobre, la Journée mondiale de l’alimentation. C’est pour l’heure l’étude la plus complète sur la malnutrition des enfants au 21e siècle. Pour les enfants de moins de cinq ans, cette étude a mis en avant les chiffres suivants:

  • 149 millions d’enfants souffrent de retards de développement ou sont trop petits pour leur âge («stunted») en raison d’une malnutrition chronique.
  • 50 millions d’enfants sont trop légers par rapport à leur taille en raison d’une malnutrition aiguë («wasted»).
  • 340 millions d’enfants – un enfant sur deux dans le monde – n’ont pas suffisamment de vitamines et de nutriments importants comme la vitamine A ou le fer.
  • 40 millions d’enfants sont obèses ou en surpoids.

Les auteurs de l’étude relèvent que les mauvaises habitudes alimentaires commencent dès les premiers jours de vie d’un nourrisson. Ainsi, par exemple, seuls 42 pour cent des enfants sont nourris exclusivement au lait maternel durant six mois, tandis que les succédanés du lait maternel bénéficient d’un marché de plus en plus étendu. Près de 45 pour cent des enfants âgés de 6 à 24 mois ne mangent ni fruits ni légumes et au fur et à mesure qu’ils grandissent, les enfants consomment toujours plus d’aliments de fabrication industrielle, de la restauration rapide (Fast Food) et des boissons sucrées.

«Nous perdons du terrain dans la lutte pour une alimentation saine», note Henrietta Fore. «C’est un défi que nous ne pouvons pas maîtriser seuls. Nous avons besoin des gouvernements, de l’économie privée et de la société civile pour donner la priorité à l’alimentation des enfants et combattre ensemble les causes des habitudes alimentaires malsaines sous toutes leurs formes.»