La formation scolaire est l’une des victimes majeures de la guerre au Yémen

Le nombre des enfants qui ne peuvent pas aller à l’école au Yémen pourrait s’élever jusqu’à 6 millions, avertit l’UNICEF.

Prüfung schreiben im Jemen
Yémen, février 2021: Les tests scolaires se déroulent à l’extérieur, car il y a trop peu de place à l’intérieur.
Jemen Schulweg
Une fille de 13 ans se rend à l’école au Yémen avec ses sœurs cadettes. Chaque jour, les trois filles font un trajet à pied dangereux d’une heure le long d’une zone de combat.
Schule Jemen
Février 2021: Une fille se tient sur le balcon de son école et a les yeux fixés sur le champ de bataille visible depuis l’établissement scolaire situé dans la ville yéménite de Taizz.

La formation scolaire des enfants yéménites est l’une des victimes majeures du conflit persistant  qui fait des ravages au Yémen depuis six ans. C’est ce qui ressort d’un rapport publié lundi par l’UNICEF. Plus de 2 millions de filles et de garçons en âge de scolarité ne sont pas à l’école actuellement car la pauvreté, le conflit et le manque de possibilités entravent leur formation scolaire. Leur nombre est deux fois plus élevé qu’en 2015, au début du conflit.

«Cette guerre bouleverse chaque aspect de la vie des enfants mais l’accès à l’école procure aux enfants un sentiment de normalité, même dans les contextes les plus catastrophiques, tout en les protégeant contre diverses formes d’exploitation. Maintenir les enfants à l’école est essentiel pour leur avenir et l’avenir du Yémen.», affirme Philippe Duamelle, représentant de l’UNICEF au Yémen.

Pour les garçons et les filles qui ne vont pas à l’école, les conséquences peuvent être graves:
les filles sont souvent mariées précocement et se trouvent prises dans l’engrenage de la pauvreté et d’un potentiel inexploité. Garçons et filles courent un risque plus élevé d’être contraints au travail des enfants ou d’être recrutés pour combattre. Au Yémen, plus de 3 600 enfants ont été recrutés comme soldats au cours de ces six dernières années.

Schulweg Jemen
Une fille de 13 ans se rend à l’école au Yémen avec ses sœurs cadettes. Chaque jour, les trois filles font un trajet à pied dangereux d’une heure le long d’une zone de combat.

Un fait qui complique encore les choses, c’est que les deux tiers des enseignants du Yémen – au total plus de 170 000 enseignants – ne reçoivent plus de salaire régulier depuis plus de quatre ans, en raison du conflit et du contexte géopolitique. De ce fait, près de quatre millions d’enfants supplémentaires risquent d’être amenés à interrompre leur formation ou à quitter l’école car les enseignants non rémunérés finissent par abandonner l’enseignement afin de trouver d’autres possibilités de faire vivre leurs familles. 

Les effets combinés du conflit persistant et des atteintes récentes subies par la formation en raison de la pandémie de Covid-19 se répercuteront de manière importante et durable sur l’apprentissage ainsi que sur le bien-être psychique et physique des enfants et des jeunes au Yémen.

L’UNICEF demande à toutes les parties en présence au Yémen de préserver le droit des enfants à la formation et de coopérer activement pour parvenir à une paix durable et inclusive. Ceci implique que les attaques ciblant des écoles cessent – depuis mars 2015, on en dénombre 231 – et que les enseignants et enseignantes reçoivent un salaire régulier pour que les enfants puissent continuer d’apprendre et de se développer; il faut aussi que les bailleurs de fonds internationaux soutiennent les programmes de formation en leur allouant des moyens pérennes.